Cinq défis à surmonter pour la réconciliation en Côte d’Ivoire

Article : Cinq défis à surmonter pour la réconciliation en Côte d’Ivoire
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15 août 2020

Cinq défis à surmonter pour la réconciliation en Côte d’Ivoire

Abidjan, le 13 août 2020 – Les femmes de la société civile ont passé en revue les acquis et les défis de la réconciliation nationale, au cours d’une table ronde en visioconférence, dans le cadre du projet Graine de paix, de la Fondation Rosa Luxembourg.

« Acquis et défis de la réconciliation en Côte d’Ivoire : les femmes en parlent » est le thème qui a réuni une trentaine de participants en ligne et favoriser les échanges avec les panélistes Kamara-Soro Mylène, Coordinatrice nationale du Wanep-ci et Djagba Paul, Directeur Exécutif de Regards Pluriels, représentant Marie-Joelle Kei, la fondatrice.

Dans le but de contribuer à la consolidation de la paix et à la cohésion sociale par le dialogue social et politique pour des élections apaisées, à deux mois et demi de l’ouverture du cycle électorale, ces personnalités de la société civile ivoirienne et leur auditoire du jour, ont livré  leur perception de la réconciliation en Côte d’Ivoire. Ce, grâce à ce cadre d’échange initié par la Fondation Rosa Luxemburg.

Acquis de la réconciliation

Il ressort que le chantier de la réconciliation nationale reste un presqu’entier, neuf ans après la crise post-électorale. En dépit de quelques initiatives de l’autorité étatique à mettre au compte des acquis et qui participent un tant soit peu, à fléchir les positions encore rigides des parties antérieurement en conflits.

A savoir l’institution de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) en mai 2011 dirigé par l’ancien gouverneur de la BCEAO et ex Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny et la création en mars 2014 de la Commission nationale de réconciliation et d’indemnisation des victimes (CONARIV) présidé par Monseigneur Paul Siméon Ahouana Djro.

A cela, il faut ajouter toujours selon les panélistes, la création de comité locale de cohésion sociale et réconciliation, la libération et l’amnistie de certains prisonniers politiques à l’instar de Simone Gbabgo en août 2018 et l’instauration de la journée nationale du pardon et du souvenir le 05 août dernier. Des entreprises non exhaustives à saluer, mais des défis demeurent et pèsent plus dans la balance en déséquilibre de la réconciliation nationale.

Défis actuels de la réconciliation

En l’absence de Pulchérie Gbalet, Présidente de Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI), troisième personnalité de la société civile invitée à ce panel, les e-conférenciers ont relevé cinq défis majeurs qui entachent considérément les efforts de réconciliation nationale.

Il s’agit du devoir de vérité qui passe par la publication du rapport complet des travaux de la CDVR et la mise en place d’une équipe de chercheurs pour documenter la vraie histoire de la crise. Le besoin d’expiation des ressentiments par la parole à travers des conférences régionales et publiques, qui auront le mérite de faire connaître les préjudices subis et les réparations souhaitées. La  compréhension des causes profondes des crises qui pourraient trouver leur ancrage dans la problématique de l’immigration et du foncier. La mise en œuvre des réparations, une réparation inclusive de toutes victimes. Enfin le défi du temps et de la patience qui demande une certaine ouverture, un cadre permanant de dialogue et d’échanges sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale.

Pour Marie N’Guettia Responsable du programme « Mémoire, Justice et Réconciliation » qui chapeaute le projet ‘ ‘Graine de Paix’’, « les jeunes ivoiriens et ivoiriennes doivent faire leur part en choisissant la voie de la contestation pacifique dans le respect de la loi, des biens publics et privés pour faire entendre leur voix ».

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