Journée de l’Enfant Africain : la Situation des enfants en Côte d’Ivoire

Article : Journée de l’Enfant Africain : la Situation des enfants en Côte d’Ivoire
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17 juin 2020

Journée de l’Enfant Africain : la Situation des enfants en Côte d’Ivoire

Abidjan, 16 juin 2020, la Côte d’Ivoire commémore la Journée de l’Enfant Africain. Une occasion pour le Forum des ONG et des associations d’aide à l’enfance en difficulté et SOS Violences Sexuelles (Coalition pour les droits des enfants) de faire le point sur la situation des droits des enfants ivoiriens.

La commémoration du 30ème anniversaire de la Journée de l’Enfant Africain en Côte d’Ivoire se fait autour du thème « Respectons les Droits des enfants afin de mieux les protéger en cette période de COVID 19« .

commémoration du 30ème anniversaire de la Journée de l’Enfant Africain en Côte d’Ivoire
Commémoration du 30ème anniversaire de la Journée de l’Enfant Africain en Côte d’Ivoire / Jeff Amann – Libre Tribune

Avec l’appui technique et financier de Save The Children, la Coalition pour les droits des enfants a passé en revue la situation des enfants ivoiriens en matière de droits, au cours d’un déjeuner à la Maison de la presse au Plateau.

Dressant le bilan de la mise en œuvre de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant (CADBE), la Coalition pour les droits des enfants a salué l’engagement de la Côte d’ivoire à mettre en œuvre les droits des enfants à travers les différentes conventions ratifiées. Notamment la convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, y compris ses protocoles additionnels.

Au nombre des résultats des politiques et programmes gouvernementaux pour rendre effectif les droits des enfants, le Professeur Osséi Kouakou « note avec satisfaction la loi instituant l’école obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans ». Cependant, « beaucoup d’efforts restent à consentir pour parvenir à une Côte d’Ivoire où le droit des enfants est garanti par l’Etat et respecté par tous » a souligné le Professeur, Président du conseil d’administration de SOS Violences Sexuelles.

DES CHIFFRES ET DES RECOMMANDATIONS

Au cours des échanges, la Coalition pour les droits des enfants a livré quelques chiffres éloquents sur la situation des enfants en Côte d’Ivoire.

Ainsi, l’on a appris au titre des mauvais traitements et la torture que « 87% des enfants sont victimes de maltraitances psychologiques  et qu’une fille sur quatre âgées de 15-17 ans (25%) et un tiers des filles de 15-19 ans (31%) ont été victimes de violences physiques depuis l’âge de 15 ans ».

Concernant l’enregistrement des naissances, l’on note « la non déclaration de plus de 2.800.747 enfants de 0 à 17 ans à l’état civil, avec un risque Le risque d’apatridie de plus de 700 000 personnes dont des enfants ». Une situation certainement liée à « la faible vulgarisation de la gratuité de l’enregistrement des naissances auprès des populations et l’éloignement de certains centres d’Etat civil » selon le Coalition.

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Au niveau de l’éducation, le constat est pareil. « 18% d’enfants en âge scolaire (6 à 12 ans) ne vont pas à l’école et quatre enfants sur dix ne terminent par le cycle primaire malgré la loi sur l’école obligatoire ».

Au regard de ces chiffres de la société civile, issus du bilan de la mise en œuvre de la CADBE, le Coalition pour les droits des enfants fait quatre des recommandations à l’Etat de Côte d’Ivoire.

Primo, la prise de mesures légales et administrative pour interdire toutes les formes de violences faites aux enfants dans le cadre de leur éducation quelques soit le milieu (familial, institutionnel…).

Deusio, l’intensification des efforts de prévention du phénomène des enfants de la rue en travaillant en étroite collaboration avec les Organisations de la société civile dans le domaine afin d’assurer une prise en charge et un encadrement adéquat aux enfants et jeunes de la rue. 

Tertio, la prise de toutes les dispositions nécessaires afin que soit ratifié le protocole optionnel 3 à la convention relative aux droits de l’Enfant établissant une procédure de présentation de communication.

Quarto, s’assurer que l’éducation soit pratiquement gratuite en supprimant les coûts directs et en règlementant les Comité de Gestion des Etablissements Scolaires (COGES).

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C’est le lieu de rappeler qu’à l’instar de la Côte d’Ivoire, toute l’Afrique célèbre le 16 Juin de chaque année, la Journée de l’Enfant Africain. Cette journée commémore le massacre, en 1976, de plusieurs manifestants écoliers de SOWETO, en Afrique du Sud, qui protestaient contre une éducation qui visait à renforcer les objectifs du régime de l’apartheid. Par la suite, l’Union Africaine a proclamé en Juillet 1990, le 16 juin de chaque année comme étant la Journée de l’Enfant Africain, une occasion pour les parties prenantes aux droits de l’enfant c’est-à-dire les gouvernants, les organisations non gouvernementales, les entités internationales et les enfants eux-mêmes de réfléchir sur les questions touchants les enfants sur le continent.

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